Le mécène Amos Anderson (1878-1961), propriétaire du journal Hufvudstadsbladet a fondé ce musée d’art qui porte son nom. Ses portes ont été ouvertes de 1965 à 2017, puis de nouveau à partir du 30 août de cette année, avec les nouvelles salles souterraines conçue par JKMM Architects.
Amos Rex est le lieu de rencontre pour l’art et la culture urbaine. Il est composé maintenant des nouveaux espaces d’exposition souterrains et de l’ancien bâtiment « Lasipalatsi » datant de 1936 et du cinéma Bio Rex. Des événements animés sont également prévus sur la place « Lasipalatsi » qui est le toit des salles d’expositions souterraines. L’objectif du nouveau musée est de produire des expériences uniques et des rencontres surprenantes !
Le programme d’exposition du nouveau musée Amos Rex s’étendra des œuvres les plus récentes, souvent expérimentales, de l’art contemporain au Modernisme du XXe siècle et aux cultures anciennes. La collection permanente d’art post-impressionniste de Sigurd Frosterus y est également présentée. Nous n’avons pas eu le loisir de la voir mercredi 24 à cause de la grève nationale des agents de sécurité.
La première exposition du nouveau musée Amos Rex, Massless, est réalisée par le collectif japonais teamLab, un groupe d’artistes multidisciplinaires d’environ 500 membres basé à Tokyo. L’objectif commun des artistes, des codeurs, des animateurs informatiques, des mathématiciens, des architectes, des graphistes et des écrivains est de « redéfinir la réalité » avec ses installations numériques immersives riches en couleurs et animées par la créativité des spectateurs-créateurs.
Il s’agit d’une exposition d’art interactive. Les visiteurs sont encouragés à interagir et à explorer les environs pour obtenir des résultats différents. Inspiré de l’art japonais pré-moderne, les œuvres numériques de teamLab combinent le graphisme de l’Orient et de l’Occident. Elles créent un nouvel espace permettant aux spectateurs devenus créateurs de s’abandonner au jeu, à la créativité, à la beauté, au mouvement, à la vie…
L’exposition est parfaite pour les enfants… et les plus grands ! C’est une prouesse technique impressionnante qui n’est possible qu’avec la coopération d’Epson (sponsor), l’un des grands fabricants de projecteurs.. également japonais ! L’exposition se termine le 6 janvier 2019. C’est un véritable succès et la queue pour y accéder s’allonge de jours en jours !
Après une bonne demi-heure d’attente dans le froid sur le trottoir de Mannerheimintie, nous pénétrons enfin dans le musée au chaud. L’attente à l’intérieur est courte et nous empruntons l’escalier pour les salles souterraines. Après débarras de nos diverses couches de vêtements, le plafond du hall d’accueil nous montre la vision inversée d’une des excroissances rondes de la place « Lasipalatsi » et son ouverture vers le ciel, bleu ce mercredi !
Le « premier contact » avec teamLab se fait dans ce hall, avec une œuvre mouvante, dynamique et très esthétique, nommée Enso. Le terme Ensô signifie « cercle » en japonais et désigne le sujet le plus courant et le plus profond de la peinture d’inspiration zen, un cercle effectué d’un seul coup de pinceau. Il rappelle à Doro le langage graphique des extra-terrestres dans le film « Premier Contact » 🙂 de Denis Villeneuve. Les heptapodes, sorte de poulpes aliens, expulsent de leurs membres un liquide qui prend l’aspect d’un cercle composé de motifs et qui constitue leur langage. Ce n’est certainement pas le fruit du hasard 😉
L’entrée en matière nous met l’eau à la bouche et nous sommes submergés par les vagues d’une mer vivante et en furie dans la première salle appelée « Vagues noires » ! Une tempête, avec des vagues qui s’entrechoquent, qui se croisent, qui se brisent sur des récifs imaginaires… Mais pas n’importe quelle mer ! Une mer graphique comme celle de la célèbre estampe japonaise « Sous la vague au large de Kanagawa » de Hokusai Katsushika. Whaouh !
La 2ème salle, « Graffiti Nature : Perdu, immergé et renaître » c’est une salle multiple, celle de la création, de la vie, avec ses recoins et ses miroirs qui rappelle (un peu) certaines créations (statiques, elles) de l’artiste contemporaine japonaise Yayoi Kusama que nous avons vu l’année dernière au musée HAM. Il y avait beaucoup de monde et de scolaires dans cette salle-labyrinthe et nous avons eu du mal à percevoir, au début, qu’elle réagissait, tel un être vivant, à notre présence.
C’est au retour, avec moins de monde et après avoir lu quelques explications, que nous ferons apparaître feuillages, fleurs, papillons et pleins d’animaux de toutes sortes, de la tarente à la baleine, oiseaux compris, dans des explosions de couleurs et de forme ! Le visiteur peut colorier divers animaux sur papier et les scanner, tel les crocodiles qui s’aventuraient entre nos pieds, et leurs nouvelles couleurs apparaissent alors dans la salle..
La 3ème salle semble gigantesque, paisible. C’est la salle du trou noir, le « Vortex de Particules Légères », qui aspire toute énergie. C’est la fin de l’univers coloré que l’on vient de créer dans la salle précédente. Il n’y a plus d’interaction, la voie est tracée, inéluctable, c’est la fin de la vie. On en profitera pour s’allonger sur des poufs prévus à cet effet, les yeux rivés vers ce destin inexorable.. (interprétation personnelle 😉 )
Pour la dernière salle en cul-de-sac, il y a une longue queue pour y accéder et à la française nous doublerons odieusement une classe qui stationnait devant nos poufs ! Dans une salle-sas intermédiaire, le guide recommande aux épileptiques et aux personnes souffrant de migraine de faire demi-tour. Il explique qu’il y a beaucoup d’images en mouvement, d’effets de lumière et de sons.
Le nom de la salle est : « Les corbeaux sont chassés et les corbeaux qui chassent sont destinés à être également chassés, l’espace transcendant ». Oops ! 🙂 Dans cette salle, nous (re)découvrons que l’œil peut facilement faire croire à une personne immobile qu’elle est en mouvement. Si vous avez un petit soucis d’équilibre, vous pouvez toujours vous asseoir 😉
La durée de la visite est estimée à 45 minutes, nous y sommes resté le double. J’y retournerai avec plaisir avec les enfants. Nous étions mal placé dans la salle des corbeaux. Il faut être « près d’un espace désigné dans l’œuvre et la frontière entre le mur et le sol disparaît. L’espace réel se dissout et nous plongeons finalement dans l’œuvre et les lignes tracées par les corbeaux semblent en trois dimensions dans l’espace ».
Une exposition à ne pas rater, a voir et à revoir avant le 6 janvier 2019 !
Pour la suite des photos de la visite de l’exposition Massless, vous devez vous loguer. Connectez-vous !
Au retour, après un petit arrêt « tacos » au « Chalupa » du 9 Lönnrotinkatu, direction la librairie Werner & Jarl au 21 de cette même rue, pour y signer le livre d’or à la mémoire d’Arto Paasilinna. Vous pouvez y déposer vos commentaires et souvenirs jusqu’au 15 novembre.
Une info donnée hier par HelenaM. Elle a découvert récemment qu’il y avait un musée Mannerheim à Helsinki. Elle se charge d’aller voir si la visite en vaut la peine, il n’est ouvert que du vendredi au dimanche de 11h00 à 16h00. À suivre…
Merci Daniel, ton article nous a donné envie d’y aller ce week-end. Samedi, il y avait trop de monde, donc on a retenté notre chance dimanche et c’était magnifique ! On a adoré ! J’ajoute une photo du puits de lumière (j’espère que ça va marcher….)
Quel article ! Bravo Daniel ! Je suis vraiment impressionnée par la qualité ! Et ca me donne carrement envie d y aller en famille. Corinne