Un peu tard peut être mais qu’a cela ne tienne, des crêpes, nous pouvons en manger les autres jours ! Mais d’où vient cette tradition de la chandeleur ?
Les crêpes de la Chandeleur, c’est aujourd’hui… et Dieu sait que c’est bon 😉
En fait à l’origine, il s’agit comme bien souvent dans notre calendrier rythmé par les gourmandises d’une fête religieuse, la Candelousa, ou la Fèsta de las Candelas, la fameuse fête des cierges bénits que traditionnellement on portait en ce 2 février en procession à travers les rues de nos villes et villages.
Faut-il y voir un héritage des fêtes païennes du soleil, qui avait lieu dans ces eaux-là, ou encore un rappel de la fête de Nostra Dona de la Candelousa, pendant laquelle on bénissait également les fameuses navetas, pâtisserie populaire en forme de petites barquettes parfumées à l’anis ou à la fleur d’oranger, qui rappelaient l’embarcation qui conduisit Lazare et les trois saintes sur notre rivage des Saintes-Maries ?
Toujours est-il que cette fête était très importante pour nos prédécesseurs. En ce 2 février, nos ancêtres avaient pour coutume de procéder à la bénédiction des chandelles de couleur verte qui étaient sensées protéger les membres de la famille lors des colères divines qui se manifestaient sous forme d’orages et de grêles.
Alors si aujourd’hui vous n’allez pas bénir votre cierge pour vous protéger des attaques du ciel, n’hésitez pas quand même à vous plier au plaisir de faire sauter les crêpes, une pièce d’or dans la main libre, comme le veut la tradition, pour vous assurer de l’argent toute l’année.
Voici une recette de crêpes toute languedociennes, bien généreuse, relevée dans l’exceptionnel ouvrage « La cuisine secrète du Languedoc Roussillon » d’André Soulier, un gourmet que j’ai bien connu.
Alors voila sa recette des crêpes à la cévenole qui lui avait transmise par Georges Comingre, un marchand des Halles Castellanes de Montpellier :
« Pour la pâte à crêpes, mettre dans une terrine :
- 500 g de farine tamisée, un soupçon de sel et 200 g de sucre en poudre.
- Ajouter une demie gousse de vanille et incorporer un à un, et en travaillant à la cuillère en bois, 8 œufs entiers et 4 jaunes.
- Verser ensuite 750 ml de lait et de 2 cuillerées de crème fraîche, un demi petit verre d’aïgueardente et 25 g de beurre légèrement bruni au feu.
- Laisser reposer le temps de préparer l’accompagnement, la pâte de marrons au naturel.
Pour la pâte de marrons au naturel :
- Ecraser 300 g marrons nature que l’on aura fait bouillir. Sucrer, mettre une cuillère crème fraîche, 2 cuillerées de la même eau-de-vie et pétrir jusqu’à obtenir une pâte dont on tartinera les crêpes confectionnées au fur et à mesure ».
Je ne peux que vous conseiller de les accompagner d’un verre de clairette d’Adissan, ou d’un muscat, pour quoi pas celui purement exceptionnel du Clos de Miège, sur ses terres de Vic-la-Gardiole.
Et n’oubliez pas que s’il fait beau pour la chandeleur, l’hiver dure quarante jours de plus… Alors vous voilà prévenus
Bon appétit à tous… Amitiés…
(emprunté sur la page Patrimoine/Montpellier)