Studio Drift à Amos Rex

Amos Rex présente les œuvres du groupe d’artistes Studio Drift d’Amsterdam. Film, sculpture et installations, l’exposition explore le principe à partir duquel tous les êtres vivants évoluent : des entités uniques s’attachant à des contextes plus vastes.

Drifter (2017 -2019)
Drifter (2017/2019)

La pièce maîtresse de l’exposition est Drifter, une vision utopique d’un monolithe en béton flottant silencieusement dans l’air. Le classique littéraire Utopia de Thomas More a été l’inspiration clé de cette oeuvre, une société où tout peut être construit avec l’aide d’un matériau malléable.

Drifter (2017/2019)

Toutes les œuvres présentées dans l’exposition sont liées visuellement et conceptuellement par un module en forme de bloc aux proportions 1: 1: 2. Ce bloc est l’un des systèmes artificiels les plus efficaces: il est par nature modulaire, comme un pixel, et pratiquement tout peut être construit avec.

Drifter (2017/2019)

Le Drifter est un symbole des systèmes humains. le bloc est grand, lourd et rigide sur le sol, mais une fois en l’air, il semble plus naturel, se libérant de la gravité et permettant de se déplacer, comme tous les êtres vivants.

Drifters, le film (2017)
Drifters (2017)

Drifters est une collaboration entre Studio Drift – Lonneke Gordijn et Ralph Nauta – et le cinéaste néerlandais Sil van der Woerd. Le film de onze minutes tourné dans les Highlands écossais raconte l’histoire visuelle d’une entité isolée à la recherche de son origine et de sa raison d’être.

Drifters (2017)

Dans le film, un bloc de béton massif aux mêmes proportions que dans le Matérialism, Fragile Future et Drifter, émerge d’un lac des Highlands. Le bloc est rejoint par d’autres blocs, tous sur un chemin instinctif pour trouver une connexion et faire partie d’un plan plus vaste.

Drifters (2017)

La forme artificielle qui dérive dans les airs contraste fortement avec l’environnement naturel écossais et perturbe notre compréhension de la gravité et de l’apesanteur. L’œuvre crée une juxtaposition incongrue entre l’humanité représentée par le bloc de béton et la nature.

Fragile Future III (2009/2019)
Fragile Future III (2009/2019)

Chaque année, Studio Drift cueille des milliers de pissenlits dans les champs entourant Amsterdam. Des graines individuelles sont ensuite collées sur des lampes à LED connectées à des circuits électriques en bronze qui forment la sculpture lumineuse de Fragile Future.

Fragile Future III (2009/2019)

En plus d’être une affirmation contre la production de masse et la culture du jetable, ce travail exigeant en main-d’œuvre est une exploration de la façon dont un système naturel connecté à un système artificiel pourrait fonctionner.

Fragile Furure – Pissenlit sur led

Modulaire par nature, le potentiel d’expansion de l’œuvre est illimité. Les modules forment un circuit électrique qui s’adapte à son environnement et transmet de l’énergie aux pissenlits connectés au système. Il offre une infinité de possibilités de connexion et de mise en forme, inspiré par les systèmes hautement adaptables de la nature.

Materialism (2018-)
Materialism – Bicycle – 2018

Matérialism est une série de sculptures réalisées à partir d’objets décomposés en leurs composants matériels les plus élémentaires. Les objets de fabrication courante sont étudiés de manière très physique en les séparant et en inversant le processus de production.

Materialism – Scissors Fiskars (2019)

La fonction de objets produits tend à masquer leur matérialité. À travers ce processus, Studio Drift vise à rétablir la connexion de l’objet à la Terre et à ses ressources malheureusement finies.

Materialism – Nokia 3210 (2019)

Le but de Studio Drift avec Matérialism est de faire prendre conscience des matériaux nécessaires aux objets qui nous entourent. Peuvent-ils être plus précieux que l’objet lui-même ?

Magritte – Le Regard mental – 1946

Studio Drift est une heureuse surprise, qui s’intègre très bien à l’exposition Magritte. Nous avons passé plus de deux heures à Amos Rex pour parcourir avec plaisir ces deux expositions.

P.S. : Ce texte est un résumé libre de la documentation de l’exposition

2 réflexions sur « Studio Drift à Amos Rex »

  1. Ces blocs en lévitation m’ont fait penser au film « 2001 a space odyssey » de Kubrick . Mais super intéressant..

  2. Pour ceux qui ce pose la question de comment Drifter peut rester en l’air dans une position qui varie légèrement, la réponse est : la poussée d’Archimède ! 😉
    Drifter est probablement le rejeton d’une liaison incestueuse entre un dirigeable camouflé en bloc de béton de 3x3x6 m et un drone électrique avec capteur de position..
    La poussée de l’Hélium est de 0,8 g/l et le volume apparent de Drifter fait au moins 54000 l, soit une poussée minimum de 43 kg.. ce qui devrait suffire pour des parois de polystyrène de décors de cinéma, un ballon en plastique et des petits moteurs/ventilateurs électriques avec leurs batteries et leur électronique..

    A moins qu’Hermione Granger ne soit passé par là : Wingardium Leviosa !

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